Synopsis du film « Adults in
the room »
Réalisation Costa Gavras 2019
Arrivés au pouvoir,
les socialistes grecs ont déclaré mettre en œuvre leurs promesses électorales, notamment, de couper cours avec les protocoles et les agissements des
gouvernements précédents. Il s’agissait pour eux de modifier radicalement le
paysage politico-économique du pays. L’Europe, à sa tête les allemands, ne
l’entendait pas de cette oreille. Elle exigeait des grecs de payer leur dette
colossale, quelles que soient les conditions. Pour ce faire, il propose un
programme appelé « Memorundun of Understanding » (MoU).
Le mécanisme de ce
programme est simple. Il a été expliqué par le ministre grec des finances
(Yanis joué par Christos Loulis) dans le film.
Voici le
schéma :
Dettes non payées
Plus de dettes
Augmentation
des impôts
Baisse des salaires,
Moins de recettes pensions retraites, des
pour l’Etats investissements
… etc
Baisse du pouvoir d’achat des citoyens
Baisse de la
production (PIB et PNB)
(à lire en tournant dans le sens des aiguilles d'une montre à partir d'en haut)
Admirer
l’affrontement
Dans tout ce
contexte de contradiction entre les protagonistes, les grecs voulaient
humaniser la crise. Leur ministre des finances a beau expliqué que la crise
grecs est, avant tout, une tragédie humaine ; et que le MoU ne fera que
l’approfondir et l’aggraver. Les européens, avec à leur tête le ministre
allemand des finances, n’ont rien voulu admettre et ils continuaient à exiger
que la Grèce signe l’accord sans aucune modification ni assouplissement. Le
chef du gouvernement grec a fait recours à un référundum qui n’a pas plu aux
européens. Le résultat fût sans appel. Les grecs ont refusé le MoU avec plus
des 2/3 des voix des électeurs.
Malgré ce refus, les
évènements ont pris une tournure inattendue. Le ministre des finances a
démissionné et le chef du gouvernement a signé le MoU, au dépend de la volonté
du peuple et notamment au dépend de ses électeurs qui l’ont refusé.
Aujourd’hui, les
grecs continuent de vivre la crise aigüe qui les étouffe et les empêche de se
développer. En revanche, elle permet aux européens de se faire payer leurs
dettes en noyant la Grèce dans plus de dettes. La vie dans ce pays est devenue
un cycle infernal.
Le film est en forme
de manuel de la crise grecque, ainsi qu’en forme de documentaire relatant des
faits historiques. Il est, à la fois, politique et artistique. Notamment, lors
des dernières minutes (environ 30 mn), où on voit la danse des leaders
politiques européens, principaux acteurs des négociations. Elle met en relief
les différentes étapes des longues négociations entamées depuis le début pour
aboutir à une solution. Le tout sur fond d’une démonstration ici limpide et
machiavélique, dont l’Europe et son fonctionnement hyper capitaliste en sont la
cause et le fondement même.
Le film relatant la
réalité amère de la Grèce ne peut pas laisser indifférents ; car il en va
de notre actuelle situation. En effet, la Tunisie risque d’arriver à la même
crise que la Grèce. La preuve les dettes qui affluent de plus en plus sans
aucune amélioration du niveau de vie des tunisiens. Pire encore la situation se
dégrade.
Dans ce cadre, la
phrase lâchée par le chef de gouvernement en parlant de faire baisser les
salaires et les pensions de retraites est un signe révélateur du gouffre dans
lequel s’enfonce la Tunisie.