vendredi 2 août 2013

Les raisons d’un échec cuisant

La majorité absolue des observateurs de la situation, en Tunisie, s’accorde à dire que la Troïka au pouvoir a enregistré un échec cuisant dans sa politique depuis qu’elle détient les rênes du pays. Beaucoup de raisons sont à l’origine de cet échec. Quelques unes, de ces raisons, sont apparues avant les élections du 23 octobre 2011, et les autres sont apparues au cours de la période des deux gouvernements de la Troïka.

I) Période pré élections du 23 octobre 2011
Pendant cette période, le principal parti de la Troïka, en l’occurrence Ennahdha, a bougé dans tous les sens et n’a pas cessé de faire des promesses de tous genres, comme celle de créer 560 000 postes d’emplois en l’espace d’un an, lancée par Nouredine Bhir. Ou celle où Ghannouchi promet de finir la constitution dans un délai d’un an enregistrée lors de l’émission de « Esara7a ra7a ». Ou encore, la promesse de Chourou pendant une émission télévisée où il promet qu’en l’espace d’une année la situation, en Tunisie, s'améliorera. Ceci sans parler des comportements méprisables où on voit les nahdhaouis organiser de faux concours, dans les artères des villes, pour faire gagner les gens des prix, ou distribuer aux gens, dans les quartiers pauvres (Cité Ettadhamen, Cité Ezzouhour … etc) des quantités de nourriture ou vêtements …etc.
Il y a, aussi,  un fait très important que celui de la présentation de la Nahdha d’un soi disant programme constitué de 365 points, c'est-à-dire au nombre des jours d’une année. Et les observateurs ont beau crié qu’un programme ne se présente pas en des points et que ces points ne sont que des directives et non pas un programme. Mais malgré cette remarque les nahdhaouis ont continué à mentir au gens, en leurs promettant des montagnes de bonheur et de richesse.
Tout le monde sait que la Nahdha a œuvré dur, pendant cette période, pour arriver au pouvoir tout en croyant pouvoir s’y maintenir. Surtout qu’avant les élections du 23 octorbre 2011, la Nahdha était le seul parti bien structuré et bien préparé à affronter les élections. Il était, aussi, le parti ayant le plus grand nombre de partisans ce qui lui a assuré de remporter les élections. Aujourd’hui, on entend le Chef du gouvernement Laaridh dire que la Nahdha n’a jamais cherché à arriver au pouvoir et qu’elle n’a pas l’intention de s’y maintenir (la conférence du 29 juillet 2013). C’est à croire que le peuple tunisien les a forcé à arriver au pouvoir et à gouverner.
II) Période post élections du 23  octobre 2011
La première raison de l’échec de la Nahdha, au cours de cette période, est certainement de ne pas avoir tenu le grand nombre de promesses données au peuple. Il n’y a pas de doute que toutes ces promesses étaient impossible à réaliser. Créer 560 000 postes d’emplois en l’espace d’un an c’est de la pure illusion. Aussi, changer la situation économique sociale et sécuritaire du pays en l’espace d’un an est un programme chimérique.
La deuxième raison est le manque d’expérience de gouverner qui a jailli chez les composantes de la Troïka. En effet, les deux formations qui se sont succédées à la tête du gouvernement (celui de Jbali et l’actuel gouvernement) n’ont malheureusement réussi à concrétiser aucun projet. A chaque fois qu’ils entament la réalisation d’un projet c’est le fiasco total, et je n’ai pas à citer des exemples, bien au contraire je défie n’importe qui de me citer un seul projet du gouvernement ayant réussi. A l’exception des projets préparés avant 2011, tel que l’autoroute Oeud Zarga – Bousalem, peu de projets ont été ajoutés en Tunisie et la majorité parmi eux financés par des pays étrangers.
La troisième raison est que la Nahdha a, toujours, refusé de coopérer avec les autres composantes de la scène politique en Tunisie, justifiant sa position par la légitimité et la majorité et oubliant que la période n’est pas une période de domination au nom de la légitimité ou de la majorité, mais bel et bien une période qui nécessite l’entre aide et la coopération de toutes les parties pour aboutir à une sortie de la crise aigue que vit notre pays. Ce refus de la Nahdha s’est accompagné par sa tentative de placer ces agents et sympathisants dans tous les rouages de l’Etat pour maîtriser son fonctionnement. Nous avons vécu la nomination des cadres et agents dans tous les ministères et principalement les deux ministères de l’intérieur et de la justice dont l’objectif est de les maîtriser vue leurs importances à faire face aux mouvements de la rue ou de l’opposition.
Le pire, au cours de cette période, c’est l’effritement sécuritaire. Malheureusement, l’Etat n’a pas été capable à assurer la sécurité des hommes politiques car au moins trois assassinats politiques ont eu lieu. Il ne faut pas oublier les attaques contre les intellectuels, hommes de théâtres et autres journalistes et écrivains … etc, et aussi les menaces de morts proliférées contre eux. L’Etat a échoué tout bonnement à assurer la sécuritaire sociétale. Il est devenu difficile de se promener dans les villes sans être cible facile à la violence. L’anarchie des étalages du commerce informel fait rage dans toutes les villes, avec ce que ce phénomène entraîne derrière lui comme conséquences nuisibles au pays sur tous les niveaux : environnemental, économique, hygiénique, sécuritaires, santé et autres. La Nahdha a encouragé l’empirement de la situation par ses positions ou laxistes ou incitantes à la violence et à la division des tunisiens, en recevant des pseudos Cheiks venus des pays du wahabisme appelant à tuer les opposants, et par les déclarations de ses leaders appelant souvent à liquider des personnalités politiques en plein jour et sans aucune impunité. Ainsi, que par ses positions de laisser faire la contrebande à travers les frontières, surtout pour les armes. L’ancien ministre de l’intérieur a déclaré, au cours de sa visite à l’Algérie, que la Tunisie n’est qu’un pays de transit. Les événements récents lui ont donné tort. La Tunisie est devenu pays où les armes circulent librement et où les attentats se succèdent de plus en plus. En effet, depuis avril nous vivons une situation dramatique dans tous les sens. Les mines explosent en déchiquetant nos valeureux soldats, sur les hauteurs de la montagne Echaambi et au comble des événements une attaque des terroristes bien orchestrée au point où pas moins de huit soldats y ont trouvé la mort, dans la même région.

Toutes ces raisons confondues ont mené à un échec cuisant de la Troïka et particulièrement de la Nahdha. Surtout que la Troïka a été constitué sur de faux calculs en alliant des partis laïcs (CPR et Etakatol) à un parti religieux (La Nahdha). Depuis le début cette alliance était vouée à l’échec parce qu’elle n’a aucune homogénéité. Bien au contraire, elle n’a jamais collé convenablement pour permettre à ses éléments d’assurer correctement leurs responsabilités.

Aujourd’hui, il est plus indispensable que jamais pour la Troïka, en particulier, d’avouer son échec et à l’ensemble de la société civile constituée de partis politiques, associations …etc, qu’ils soient au pouvoir ou à l’opposition, d’accepter de s’asseoir à la table de discussion et d’entamer un dialogue sérieux et réel qui doit, nécessairement, aboutir à une solution radicale pour sortir le pays de cette situation catastrophique, en éradiquant le terrorisme et faire évoluer la situation socio – économique. Dans le cas contraire, le pays est condamné à basculer dans une situation désastreuse avec des conséquences destructrice pour toute la société. 

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